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Résidence d'Hervé Youmbi au Musée d’art Africain Théodore Monod

2021

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Hervé Youmbi, Visages de masques, 2015.j

Les travaux de Hervé Youmbi témoignent d’une démarche conceptuelle qui convie à des réflexions sur le fonctionnement des forces politiques, économiques et culturelles.

 

Son projet Visages des masques transgresse les catégories établies sur les objets d’art africains de plusieurs façons. Youmbi intègre souvent des techniques traditionnelles de sculpture camerounaises dans ses installations, dans la performance et la vidéo. Cela lui permet de juxtaposer les traditions artistiques africaines à des conventions artistiques mondiales contemporaines et de déstabiliser ce qui est considéré comme « traditionnel » par rapport au « contemporain ».

 

Il explore notamment les statuts d'objets magico-rituel, de marchandises et d'oeuvres d'art des masques africains, et les notions de valeur monétaire, de marchandisation, de fétichisation qui y sont associées. Complexes, enchassées, sujettes à des débats, ces notions sont au cœur de son œuvre engagée et traversée par le doute, qui génère un espace d’enchevêtrements productif et ambigu. Les notions de circulation parcourent ce projet. En déplaçant ses œuvres sculpturales qui ont été rituellement mises en œuvre au Cameroun au sein les galeries d’art et les musées, puis en leur permettant de retourner au Cameroun si leurs nouveaux propriétaires le désirent, il interpelle le statut des œuvres d’art dans les musées et collections privées et publiques. Nous lui avons proposé de poursuivre ce projet en dialoguant avec la collection de masques du musée (dont certains proviennent du Cameroun).

Né en République centrafricaine en 1973 et élevé au Cameroun voisin, Hervé Youmbi a découvert l’art dans son enfance, a commencé à suivre des cours à l’adolescence, puis a étudié de 1993 à 1996 à la seule école d’art du Cameroun à l’époque, IFA (Institut de Formation Artistique). Il apprend la théorie de l’art et s’intéresse à l’art de l’installation, qu’il poursuit par la suite, à travers la pratique et la recherche, en France à l’ESAD (École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg). Il y réalise sa première œuvre vidéo (2000-2001).

 

Hervé Youmbi est membre fondateur du Cercle Kapsiki, un collectif de cinq artistes visuels camerounais fondé en 1998. La K Factory, la maison du collectif, basée à New Bell, l’un des quartiers les plus pauvres mais aussi l’un des plus dynamiques de Douala, est un espace flexible, expérimental et ouvert à un large éventail de collaborations. Là, le collectif partage sa passion pour les arts avec les citadins qui autrement n’ont que peu accès à de telles choses. La K Factory est également un laboratoire pour les artistes de différentes disciplines. Il accueille les jeunes créateurs intéressés à développer des formes d’expression expérimentales, dans le cadre d’un programme de résidences dans lequel ils travaillent avec des praticiens établis. Par cette initiative, K Factory cherche à opérer un changement radical dans un pays dont le gouvernement ne montre aucun intérêt pour l’art.

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